En novembre 2019, au congrès de l’AQEP, j’ai offert une conférence sur l’intégration de la littérature pour la jeunesse en classe. Je commence toujours cette conférence en disant :
« Je ne vous dirai pas d’abandonner vos cahiers »
Je commence ainsi pour plusieurs raisons.
- Je n’ai pas à dire aux profs quoi faire dans leur classe. Je fais des suggestions de petits pas. Dire d’abandonner un cahier, c’est une suggestion trop intense pour moi.
- Si je retournais enseigner, j’enseignerais probablement avec la littérature jeunesse. Ou pas. Parce que c’est intimidant sauter sans filet. Parce que c’est beaucoup de travail, de réflexion, d’engagement, de doutes et que la tâche de l’enseignante est déjà très exigeante. Probablement que j’irais à petites bouchées, comme je le suggère dans ma conférence. Je verrais ensuite où ça me mène.
- Parce que c’est rassurant de savoir que tous les savoirs ont été vus, grâce au cahier. Puisque j’ai tendance à m’inquiéter, un cahier me sert de sécurité pour la base.
- Parce que je trouve que depuis quelques années, on démonise les cahiers et je me sens mal pour les profs qui souhaitent les utiliser. Elles n’ont pas besoin de culpabiliser et de se mettre de la pression avec ça, en plus de tout ce qui les gruge intérieurement dans leur enseignement, leur support aux élèves, leurs états d’âme, leur vie personnelle, la lourdeur du système. Non, vraiment, peut-on se laisser vivre tranquille, sans se juger?
- Parce que l’utilisation du cahier peut libérer du temps pour explorer d’autres pédagogies, d’autres projets, etc. Moi, mon dada, c’est la littérature jeunesse. Toi, c’est p-ê la science, la robotique, l’entrepreneuriat. Qui a dit que c’était mieux ou pire que moi?
Je crois que ce qui fait la force d’une enseignante, c’est son cœur, sa passion. Peu importe sa pédagogie, elle accompagnera brillamment ses élèves parce qu’ils sentiront qu’elle enseigne avec son cœur, son âme.
Donc! Retour dans le sujet principal!
Quelques jours après cette conférence, je reçois un appel très étonnant. Carole Lortie de chez Pearson Erpi me propose de me joindre à leur équipe pour les aider à intégrer davantage la littérature jeunesse dans leurs produits.
Je suis d’abord touchée, fière. Ensuite, je me questionne. Est-ce que me joindre à un éditeur scolaire est contre mes valeurs? Est-ce que je me retrouverai à créer un cahier qui ne correspond pas à ce que je prône depuis des années dans mes conférences? Est-ce que c’est possible d’allier cahier et goût de lire à ce point?
Pour être honnête, j’en doutais beaucoup.
J’ai tout de même accepté d’aller les rencontrer, pour voir ce qui était possible.
Ce dont j’avais envie, c’était de mettre les élèves et les profs en contact avec des auteurs. Je l’ai souvent expérimenté avec mes élèves, même lorsque je diminuais ma tâche d’enseignante pour me concentrer de plus en plus sur ma carrière d’auteure. En faisant des pourcentages de tâches, je n’avais ni le temps ni la liberté d’enseigner 100% à ma manière. Mais, je voulais absolument contribuer à développer le goût de lire et d’écrire. Et je me suis rendu compte que ça passait par les auteurs. En connaître, en lire, s’en inspirer. Lors de mon dernier contrat, à 20% de tâche, j’arrivais quand même à créer des lecteurs passionnés grâce à diverses activités qui les mettaient en contact avec des auteurs.
Heureusement, l’équipe de Pearson Erpi était ouverte à l’idée. Le travail pouvait commencer!
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