La surconsommation est directement liée à la crise climatique. Avec l’humain qui veut toujours plus plus plus de tout, il est difficile de freiner l’élan qui nous mène directement dans un beau grand mur de problèmes…
La semaine du Jour de la Terre est un bon moment pour y réfléchir avec les élèves. De quoi ont-ils VRAIMENT besoin? Pourquoi? Existe-t-il des trucs pour apprendre à se contenter de ce qu’on a, à l’apprécier et arrêter de toujours chercher à combler un nouveau besoin matériel, un nouveau rêve?
Ces deux titres vous aideront à aborder le sujet, puisqu’ils démontrent de façon claire nos habitudes qui ont de moins en moins de sens, en 2021.
Dans « Un peu beaucoup», le personnage du petit écureuil semble très conscient que son arbre est précieux et qu’il doit en prendre soin. Qu’il peut prendre ses pommes de pin, ses aiguilles, ses branches, oui, mais seulement en petites quantités. Mais comment savoir ce qu’est « juste un peu » et surtout, comment s’arrêter quand l’offre est si délicieuse?
« Bon, c’est vrai que j’en ai mangé beaucoup. Mais ça va, parce qu’il a aussi des branches. Et il en a vraiment plein.»
Suite à cette lecture, vous pourriez discuter avec les élèves des gestes qu’ils connaissent, pour protéger l’environnement, mais qu’ils ont malgré tout de la difficulté à respecter ou à mettre de l’avant. Comme l’écureuil le démontre, ce n’est pas tout de savoir quoi faire, il faut aussi être cohérent et se discipliner.
Quelques idées de thèmes adaptés aux enfants : les lunchs zéro déchet, jeter ses déchets à la poubelle quand on sort de la maison et non par terre, le tri des déchets (pas facile de mettre les déchets dans le bon bac et de prendre le temps de se questionner).
Ensuite, chaque élève ou le groupe en entier pourrait fixer une résolution et l’afficher sur le mur de la classe ou dans le corridor, question de se la rappeler.
En ouvrant « Superflu », on entre directement dans un catalogue nous proposant toutes sortes d’innovations pratiques et indispensables. Avouez qu’il n’y a rien de pire que la publicité pour nous créer des besoins, qui n’existaient pas quelques secondes auparavant! Ici, ce n’est pas tant le contrôle de soi face à quelque chose qu’on a envie de consommer, comme dans « Un peu beaucoup », mais on traite plutôt de l’anxiété de manquer de quelque chose. Le couple de pies, nouveaux parents de quatre œufs, part à la recherche de tout ce dont leurs enfants auront absolument besoin.
« Mais déjà, les parents sont anxieux: s’il était rempli, leur nid serait-il encore mieux?»
Ça me fait drôlement penser à moi, à ma première grossesse. Si c’était à refaire, j’irais dans la simplicité au lieu de chercher le meilleur jouet, la meilleure poussette, le meilleur manteau, la meilleure chaise haute. Oui, certains de mes choix ont été intelligents, durables (j’ai utilisé de nombreux items avec mes trois enfants et ce sont maintenant mes neveux et nièces qui en profitent!), mais quand même, la montagne de jouets dans la salle de jeux témoignait du fait que j’avais exagéré…
Ainsi, les deux pies amasseront dans leur nid une multitude d’objets encombrants et inutiles, tout cela par amour de leurs enfants, au point où la situation tournera mal.
Emily Gravett utilise beaucoup de rimes et d’énumérations pour faire sentir le rythme et l’exagération des démarches des parents. Vous pourriez proposer aux élèves d’écrire un petit texte contenant une énumération, dans lequel ils parleraient des objets qu’ils ont en trop dans leur chambre ou dans leur salle de jeux (pas dans la cuisine, c’est tellement facile de juger ce qui ne nous appartient pas! Je peux vous faire une belle liste de ce qu’il y a de trop dans mon garage, par exemple! Mais je ne suis pas certaine que mon conjoint serait d’accord avec mes choix!)
Avec ces deux albums magnifiques, vous aurez tout en main pour aborder deux éléments importants, en matière de surconsommation : le manque de contrôle et l’anxiété qui pousse à consommer. Puisque les habitudes sont longues à changer, il n’est pas trop tôt pour en jaser avec les enfants! Et qui sait, peut-être en parleront-ils aussi à la maison et les bonnes actions se multiplieront?
Un peu beaucoup
Texte et illustrations: Olivier Tallec
Éditeur : Pastel
Superflu
Texte et illustrations: Emily Gravett
Éditeur : Kaléidiscope
Crédits photo:
Photo by Alex Loup on Unsplash
Photo by Anna Sjöblom on Unsplash
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